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Réalisé à partir du Bulletin Municipal numéro 1 de 1964.

L’industrie de la terre cuite est une des activités les plus anciennes de l’homme, puisque les Egyptiens et les Phéniciens la connaissait déjà plusieurs siècles avant notre ère. Cette activité a trouvé sur le territoire de notre ville un terrain de choix puisqu’il y a plus d’un siècle que l’on fait des briques à Beuvry.

 

Cependant, c’est au début du XXème siècle que fut construit par M. Auguste MANNESSIER, l’un des premiers fours continus de la région. Ce fut un progrès technique décisif dans la cuisson des briques et les fours à air furent abandonnés rapidement après, lorsque la reconstruction des dommages de la grande guerre fut terminée.

 

Depuis lors, après avoir été remise en état après la Guerre de 1914-1918, cette briqueterie assure chaque année une part importante de la fourniture des briques dans notre région, tant pour effacer les traces de destructions que pour augmenter le nombre de logements nécessaires pour abriter une population de plus en plus importante.

 

Modernisée petit à petit, cette briqueterie s’est adjoint maintenant le négoce des matériaux de construction, afin de pouvoir fournir à ceux qui construisent leur logement, la totalité de ce qui leur est nécessaire, depuis les fondations jusqu’à l’achèvement complet de la maison.

Lettre de Témoignage de Gérard Mannessier

15 décembre 2000

Gérard Mannessier

2, rue Jules Guesde

62660 Beuvry

Monsieur le commissaire à l’enquête concernant

Les captages d’eau potable F4 et F5 à Beuvry

                    En Mairie de Beuvry

 

             Monsieur le Commissaire,

Depuis 112 ans, soit 1888, mon grand’ père a commencé à fabriquer des briques à Beuvry. Mon père lui succéda, puis moi aussi jusqu’en 1981. Notre production totale de briques fût d’environ 275 à 300 millions de briques, en 93 ans, la plupart livrées aux mines de Bruay et de Marles (fosses et corons). Nous avons donc exploité énormément de terres et avons souvent trouvé du sable, du grés et des traces des siècles précédents (outils des tailleurs de grés de l’église de Beuvry, obus de la guerre 14/18, etc.). Après extraction beaucoup de ces carrières ont été remblayées par les villes de Béthune et Beuvry.

CARRIERES ET DECHARGES- Section AH parcelles 23 et 25 : Il y a eu là, de 1915 à 1919, un équarrissage de chevaux morts sur les champs de bataille de toute la région, Lorette et Vimy compris.

Ces cadavres d’animaux après récupération des crins, des cuirs et autres ont été enfouis sur place. Quand ces terres ont été extraites en 1941, 42 et 43, l’odeur de charogne était encore très forte et pestilentielle

Et je m’en souviens malgré le jeune âge que j’avais. Beaucoup d’os et de sabots de chevaux ont été retirés et jetés dans d’autres décharges proches. Ces terrains ont ensuite servis de sablières jusqu'à 7 à 8 mètres de profondeur, puis de décharges aux villes de Béthune et Beuvry jusqu’en 1970 environ.

Les parcelles 193 – 73 et 72 servirons ensuite aux mêmes jusqu’en 1985 environ… Les rats y pullulaient.

      Le long de la rue des Bruyères sur 50m de largeur environ tout du long, une sablière avait été exploitée avant 1939 et pendant la guerre. Il été interdit de la remblayer car elle appartenait aux frères SALLON. 

Cependant beaucoup y venait la nuit déverser leurs ordures et notamment les vidangeurs de la région.

Devenues propriétés de la commune ces parcelles ont été remblayées jusque récemment avec des démolitions de maisons et chantiers y compris tôles et tuyau d’amiante ciment-non dangereux….

      Le long de la rue Jules Guesde, les parcelles section AE N°105-106-109-110-114-118 sont d’anciennes sablières exploitées jusque vers 1948 et aussi remblayées avec des ordures de la ville. Une bombe Anglaise est tombée en Aout  ou en septembre 1944 dans la parcelle AE 178, une photo aérienne ayant fait croire aux Anglais à une rampe de lancement de V1 sur les parcelles AE 112 et 113 ?

      Le Quesnoy ouest : les parcelles 167-283 -284 complétement déboisées ont été exploitées a outrance de 1950 à 1965 environ pour fournir du sable de fonderie, expédié par péniche de Beuvry à Dunkerque, et de là en Suède pour la préparation des fontes et aciers de ce pays (Sandwik). Les terrains en portent encore les traces. La parcelle dite ‘’ le dessous du Monchet ‘’ a aussi été extraite et est encore envoie de remblaiement.

 

Eaux usées :

Les eaux de pluie du parking d’Intermarché (AH 172) qui sont forcément grasse d’huile moteur… arrivent dans un fossé en bordure des parcelles 63 et 176 s’infiltrent dans le sol sans traitement.

Depuis le haut du mont de Quinty, avec une partie de la rue Jules Guesde les eaux d’égout descendent jusqu'à la rue de la chapelle Quinty, traversent le parc Quinty, longent la voie ferrée jusqu'à la barrière 39, et vont dans un fossé à l’air libre, entre les parcelles 14 et 194-195, sans aucun traitement, en direction des forages de la ville de Béthune. . . . Cela ira-t-il jusqu’au forage F5.

Au lieudit le Monchet Est, dans la rue des Fontaines, les habitants des maisons de la Section AC 550 à 559 se plaignent d’un fossé rebouché avec des tuyaux d’un diamètre trop étroit, qui refoulent souvent, apportent beaucoup de nuisances : Odeurs, moustiques, rats, jardins inondés par des eaux pestilentielles qui n’atteignent pas la station d’épuration. . . . Et s’infiltrent dans le sol.

 

Boues :

Section AH parcelles 60, 61, 63, 186, 182. Chaque hiver il est déversé dans ces parcelles – propriété de la ville de Beuvry pour quelques-unes – environ 300 tonnes de boues de la station d’épuration de Béthune (toxiques ?). Le mois suivant après séchage du premier déversement, une autre quantité de 300 tonnes de boues (toxiques ?) est déversée au même endroit.

 

Espace Naturel et régional : Bien que le domaine de Bellenville ne soit pas repris dans le périmètre, il est nécessaire d’en tenir compte car c’est un espace naturel régional, à l’équilibre fragile et qui doit absolument être respecté en raison de sa qualité unique dans le Nord-Pas-de-Calais.

 

Résumé et Conclusions : Les extractions de dizaines de milliers de mètres cubes d’argile et de sables ont rendu les sols de Beuvry très perméables, et les dizaines de milliers de tonnes d’ordures de toutes sortes, en de très nombreux endroits, sont des sources de pollution très importantes à peu près partout dans le périmètre du Mont de Beuvry. . . Sans parlez d’un élevage de 5000 poules pendant 10 ans avec les fientes correspondantes. . . Et d’un dépôt actuel de carcasses de voitures accidentées. . . Ajoutons que le réseau usées est très déficient : La station d’épuration est plus que saturée et ne peut traiter qu’une partie des eaux d’égout, quand les maisons sont raccordées au réseau, ce qui n’est pas le cas pour 25 environ des Beuvrygeois. Si les boues de la station d’épuration ne sont pas – théoriquement – toxiques, leur accumulation à outrance sur les mêmes parcelles augure d’une importante concentration de métaux plus ou moins lourds. Sans oublier les eaux usées à l’air libre en de nombreux endroits de la commune.

Que les autres remarques faites par mes concitoyens de Beuvry s’ajoutent aux miennes, démontrant d’innombrables carences et sources de pollution affligeantes et vous incitent à donner un avis tout à fait défavorable à l’exploitation des forages F4 et F5 sur Beuvry.

Avec ma considération distinguée,

Gérard Manessier, conseillé municipal : 6 ans

Maire adjoint : 24 ans (jusqu’en 1995)

 Copie à l’association des 4 Arbres 

 

Après avoir accueillit sur une partie du site un Intermarché,

la briqueterie a laissé place en 2012  à 87 logements, du T2 à la maison individuelle. 

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