A la mort de Jeanne de Béthune une " prisée " (estimation) de Beuvry et Chocques est faite, qui permet de connaître parfaitement la nature de ces deux seigneuries et leurs revenus (Arch. Dép. du Nord, B1O25 n° 15887 et 15887 bis, mars 145O et novembre 1451). Beuvry est estimé 639 l.12 s.4d. et les deux seigneuries : 134O l.15s. Comme cette dernière somme n'atteint pas les 2OOO l. de la dot le duc donne à Antoine la seigneurie de Bevre (Beveren), provenant de Cornille, bâtard de Bourgogne décédé. Cette fois le revenu excède les 2OOO l. de 659 l.4s.11d. Antoine supplie son père de les lui accorder, ce qui est fait (AN. P 2O48 , 23 juillet 1452 - Arch. Dép. du Nord, B 938/159O2). Il reçut encore d'autres donations : les seigneuries de Crévecoeur, Arleux, Rumilly, St Souplet (Arch.Dép. du Nord, B 16O6, F° 116, 27 juillet 1446, 266 v°, 26 septembre 1451 ; 16O8,85r°,etc)Tourneher (ibid. B16O7, f° 16, 1453 ; 16O9, 85 v° , 1471), le Comté de la Roche en Ardenne en 1453, ce qui le fit appeler bien souvent comte de la Roche. Il participe à différents combats, contre les Gautois (1451), à Poucques (1453), Utrecht (1456), assiste au couronnement du roi à Reims (1461) (Chastellain, ouvr. cité), Montlhéry (1465), Liège (1467-68),St Quentin (147O) (Philippe de Commines, Ed. de la Pleïade , Mémoires , Paris, 1952). En 1464 il est à l'avant-garde des troupes qui s'embarquent à Lécluse pour la Croisade, fait escale au Portugal à Ceuta où il contribue à dégager la ville assiégée par les Maures, doit en raison de la tempête s'arrêter à Marseille où la peste décime ses troupes et met fin à cette croisade (Joseph Calmette, les grands ducs de Bourgogne, Paris, 1949). Le 8 mai 1456 Antoine reçoit le collier de l'Ordre de la Toison d'Or . Le 1er mai 1473, il lui est reproché au 12ème chapitre de l'Ordre à Valenciennes d'avoir reçu du roi de France Louis XI la somme de 2O.OOO écus ce qui semblerait indiquer qu'il se laisse circonvenir par lui. Commines (ouvr. cité) signale d'ailleurs que le duc Charles se méfiait déjà de lui en 147O. Après la mort du Téméraire à la bataille de Nancy le 5 janvier (A.N.,J 794, n°19), Granpré et Ste Menehould (Ibid ; n°2O) en juillet 1478 , Bapaume (Ibid.,J8O7,n°3O, 1478),etc. Il fut légitimé par lettres royales en janvier 1485 et décoré de l'Ordre de St Michel. Les chapitres de l'Ordre de la Toison d'Or de 1478 à 15OO tentent d'obliger Antoine à renouer à l'Ordre de St Michel qui ne peut être porté avec celui de la Toison d'Or ; il tergiverse et la question ne sera close qu'après sa mort au chapitre de 15O5 (Baron de Reiffenberg, Histoire de la Toison d'Or, Bruxelles, 183O). Mort en 15O4 et inhumé à Tournehem.
2. Philippe de Bourgogne
Fils du précédent, seigneur de Bevre, La Vère , Beuvry, Chocques ,etc, conseiller et chambellan de Maximilien , roi des Romains et de Philippe, archiduc d'Autriche, amiral de Flandre et gouverneur d'Artois, chlr. de la Toison d'Or 51478). Epouse Anne de Borselle, dame de la Vère et de Flessingue.(P.Anselme, Hist. Généal. De la Maison royale de France, t .I , Paris, 1726°. En 15O7 est rédigée la Coutume de Beuvry (Arch . Dép de la Somme).
3. Adolphe de Bourgogne
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4. Maximilien de Bourgogne Seigneur de très nombreux lieux, dont Beuvry et Chocques, amiral de Flandre (1542), gouverneur de Hollande et Zélande, chlr. de la Toison d'Ord (1546). Créé marquis de la Vère (Arch. Dép. du Nord, B 19499, 21 Octobre 1555) (P.Anselme, ouvr.cité) Epouse Louise de Croy Mort en 1558 , sans postérité. Ayant mené une vie fastueuse il laisse à son décès des dettes considérables et les créanciers intentent des procès, dont de nombreuses pièces existent aux Arch. Dép. du Nord, car la sucession fut difficile. Par son testament, il avait institué pour ses héritiers Jacqueline de Bourgogne, sa sœur, épouse du SR. de Cruninghem, et comme héritier principal Maximilien de Hénin et d'Anne de Bourgogne sa sœur. Selon un des documents de la succession Maximilien avait vendu Beuvry et Chocques à la " dame de Morialmé ", avec devoir de retour (Arch. Dép. du Nord, B 19499 , B 18OO4, 1553). Il n'a pas été possible d'identifier la dame de Morialmé, que J. Bovesse, Conservateur des Arch. de l'Etat de Namur, suggère être Philippine de Montfort (correspondance personnelle). Quoiqu'il en soit Beuvry et Chocques revinrent à Maximilien de Hénin, fils de Jean, comte de Boussu, chlr de la Toison d'Or, et d'Anne de Bourgogne.
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