Les indiens 1914-1915 ou le sacrifice d'un peuple dans la boue d'Artois - Publié sur notre site en Février 2006 | |||
Le 23 novembre à 15h40, lorsque j’entrais dans le village de La Couture, je reçus un message me donnant l’ordre de rejoindre Gorre, et de me présenter au Général MacBean. Vers 17heures30, je rejoignais Gorre où je recevais l’ordre de stopper jusqu’à ce que le 2éme Leicester nous ait rejoint. Je devais ensuite faire mouvement vers Festubert et me présenter au Général Egerton etc. Page 127- Extrait du compte rendu du Lieutenant Colonel Gunning du 47éme Sikhs : A 12heures30 le 20, nous étions en marche vers Gorre et après une courte halte nous fûmes postés en 2ème ligne à environ 1,5 kilomètres de Festubert, avec un bataillon territorial français sur notre droite et le 2/8ème Gurkha (Bareilly brigade) sur notre gauche. Les tranchées où nous étions devaient être améliorées etc. |
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Cne Grimshay (D.R)
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Pages 128-129
…le Capitaine Grimshay du 34ème Poona Horse faisait partie de la première vague de la contre attaque. Grièvement blessé, il a raconté celle-ci dans son livre « Indian Cavalry officer ». Son témoignage mérite que l’on s’y arrête. « Dimanche 20, vers 13 heures nous recevons l’ordre de rejoindre Gorre. A l’arrivée, nous découvrîmes que l’ennemi bombardait la place. Nous nous asseyâmes dans la boue pendant deux heures, attendant que nos rations arrivent. Nous entendons toutes sortes de folles rumeurs et des flots de blessés passent. La cohue était aggravée par notre personnel médical qui évacuait l’hôpital de Gorre, menacé. Vers 21 heures, nous partîmes jusqu’aux tranchées de support à 1.5 Kms de Gorre près de Festubert. Ces tranchées étaient pires que celles que nous venions de quitter, elles débordaient d’eau et étaient dangereuses. Je ne pouvais y envoyer mes hommes d’autant qu’il existait une rangée de maisons, 20 mètres en arrière. En les occupant, ils auraient largement le temps de rejoindre les tranchées, au cas où l’ennemi arriverait. Cependant je recevais l’ordre d’occuper ce canal miniature et je le faisais. En cherchant dans les maisons à proximité, je réussissais à trouver beaucoup de boites et en les mettant droites dans la tranchée je faisais une sorte de pont flottant et gardais ainsi les pieds des hommes hors de l’eau. Les balles arrivaient en sifflant des tranchées ennemies. Sahib Khan du Squadron C et un autre type était touché, le premier mortellement (son nom figure sur le mémorial de Neuve-Chapelle…..) le 8ème Gurkha sur ma gauche immédiate avait deux hommes noyés dans leur tranchée. Je perdais presque un homme noyé dans les mêmes conditions. En essayant de se déplacer en dehors de la tranchée, il marchait à côté du chemin de fascines et disparaissait dans un trou. Je l’attrapais par la main et le tirais avec grande difficulté. Je l’emmenais presque inconscient vers une maison en ruines à quelques mètres de là, le déshabillais et le massais. Il était très choqué. Comme une ambulance passait avec Sahib Khan, je le chargeais et l’envoyais par l’arrière. Le Capitaine Grimshay était ramené à Gorre par l’un de ses cavaliers lors du repli de l’unité. Dans la matinée du 21, il était transféré à l’hôpital militaire britannique de Béthune, puis évacué vers la Grande Bretagne quelques jours plus tard.
Page 142 Des villages situés à quelques kilomètres des tranchées, tels que Gorre, Locon, La Couture, Vielle Chapelle Lestrem …étaient choisis pour les unités placées en réserve, dans l’attente d’être appelées en renfort en cas de nécessité.
La pâte d’abord malaxée dans un récipient en laiton était divisée en pâtons que chacun, assis sur les talons, triturait entre les paumes, puis d’un mouvement de mains balancé, aplatissait en forme de crêpe mise ensuite à cuire sur un foyer formé d’une large plaque de tôle en équilibre sur des moellons, au – dessus de charbons rougeoyants, ou dans un four improvisé. |
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(D.R)
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1ére guerre mondiale
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